Elections Bureau définitif de l’Assemblée Nationale de la RDC : L’honorable MBOSSO prend en otage la première grande institution du pays
Faut-il parler d’un simple report de l’élection des membres du Bureau définitif de la chambre basse du Parlement ou d’une volonté manifeste de bloquer le fonctionnement de cette institution ? La question perdure au regard du report sine die de l’élection des membres du bureau définitif initialement annoncée pour le mardi 8 mai prochain. C’était à travers une décision signée par l’honorable MBOSO KODIA MPWANGA Christophe le 28 avril 2024. L’espoir de décanter le blocage décrié de tous n’aura été de 48 heures. Car, la nouvelle annonçant le report de ce scrutin a été circulé dès la soirée du 29 avril. L’honorable NZUZI UMBA Percy, premier secrétaire du bureau d’âge ayant signé ce communiqué justifie le report par l’absence de plusieurs députés partis en province dans le cadre des élections sénatoriales et des Gouverneurs de province. Une honte pour la République qui frise la prise en otage du temple de la Démocratie en RDC. Pour certains observateurs, le président Christophe MBOSSO n’est pas visiblement prêt à quitter son fauteuil prestigieux du perchoir de l’Assemblée nationale. Battu à plate couture aux primaires organisés par l’Union Sacrée de la Nation, le vieil homme lorgne encore ce poste très juteux. Selon certaines indiscrétions, le speaker honoraire ne s’avoue pas vaincu jusque-là. Il voudrait postuler comme candidat indépendant à la Présidence de l’Assemblée nationale. Ce qui apparaitrait, aux yeux de certains analystes politiques, comme un signe d’indiscipline et un manque de loyauté criant envers le Président de la République, dont la famille politique a organisé les primaires. Selon un acteur politique membre de l’Union sacrée de la Nation ayant requis l’anonymat, la raison avancée pour justifier le report de l’élection des membres du Bureau définitif de l’Assemblée nationale, est un faux fuyant. Puisque, dit-il, les élections sénatoriales sont déjà passées. Bien plus, l’organisation d’un scrutin de 500 électeurs n’exige pas de gros moyens logistiques. Entre temps, 30 jours après la nomination de madame Judith SUMINWA TULUKA comme Première ministre, rien ne semble marcher au pays de Lumumba. “Aussi longtemps que le Bureau définitif de l’Assemblée nationale ne sera pas élu et installé, la sortie suivie de l’investiture du gouvernement de la République est hypothétique. Il nous faut attendre encore plus de 2 semaines”, regrette un député national élu de Beni-territoire. Il parle d’une volonté manifeste de bloquer les institutions du pays et ainsi retarder la recherche des solutions aux défis majeurs dont la guerre à l’est du pays. “C’est anormal pour un président élu de passer les 100 premiers jours du mandat sans gouvernement issu des élections”, murmure un autre élu de la circonscription de Mambasa en Ituri rencontré dans le hall du Palais du peuple le 30 avril 2024.
Abimael Maliro